CROP CIRCLE

2013-2014 - Crop Circle
Série de tirages photographiques pliés,
formats variables.
« A la suite de définitions formelles changeantes, le visible perd sa crédibilité. Le regard est constamment contrecarré, ce qui nous mène à concevoir l’unité de l’oeuvre dans sa transcendance par rapport au visible : dans la tension entre un effort personnel et les procédés de la perception.»
Robert Mangold
C’est à partir du plan que la forme se façonne.
Crop circle se développe autour de la notion de construction face à des éléments naturels.
C’est un travail constitué de plusieurs photographies de 60x90cm qui représentent des brouillards issus d’espaces naturels. Ces photographies, pliées, offrent une multitude de formes géométriques déterminées par le matériau d’impression lui-même. Ces formes découpent le camaïeu gris et blanc du brouillard tranchant avec l’idée de douceur qui émane de la lumière diffuse engendrée par l’épaisseur de la brume. Le pli ainsi opéré sur l’image révèle la volumétrie de ce paysage par la génération des ombres portées. Celles-ci viennent rythmer la photographie offrant une image inusitée.
Les photographies présentées sont épinglées au mur.
L’épais voile qui occulte toute visibilité horizontale provoque chez l’être humain une expérience directe et physique du non-lieu ce qui l’inclut dans une temporalité singulière.
Car il est ici question de temps.
Le spectateur est confronté à la perception de l’insaisissable ; perception toutefois maîtrisée par une géométrie complexe réalisée par l'Homme, à l'échelle du corps.
Le brouillard est constitué naturellement par l’évapotranspiration des plantes, lorsque celui-ci est très dense il ne laisse passer que faiblement et de manière diffuse la lumière mais pour autant les sons sont amplifiés et portés très loin. C’est un espace naturel sans volumétrie dans lequel la perte de repères ouvre le spectateur à l’immatériel. Le brouillard occulte toute visibilité horizontale, complexifie l’idée de déplacement et par conséquent développe la notion de spatio-temporalité.