43° 41’ 19’’ N 4° 16’ 32’’ E

Photos
2012 - 43° 41’ 19’’ N 4° 16’ 32’’ E
Edition , Collaboration Audrey Guiraud & Audrey Martin. Il a été réalisé de ce portfolio 12 exemplaires de tête sur papier photo 190 gr, le tout dans une boîte en aluminium, imprimé par LTDP Digigraphe. dimensions : 20,5 x 75 x 1,5 cm


« Toujours devant l’image, nous sommes devant du temps. Car dans l’image c’est bien du temps qui nous regarde » Telle est l’ouverture de l’ouvrage écrit par Didi- Huberman en 2000.
Et que je retiens comme une avancée vers ce travail où la lumière crée le volume.

La démultiplication de modules macroscopiques découpés dans une matière plane, contribue à la réalisation de cette construction jusqu’à son point culminant.
Ainsi la découpe du matériau offre un moirage étincelant qui constitue la matière visuelle principale du sujet. La trame lumineuse décompose la surface, créant ainsi la volumétrie de la pièce.

Ce sommet de lumière est né d’une dualité de points de vue, soulevant des questions liées à la mise en 3D du plan, au précieux et à l’histoire du drapé, sans oublier les rôles des ombres et lumières, avant de finalement se rejoindre sur l’essentiel : le temps.
L’écrivain Thomas Mann* parle de la temporalité comme d’un « mystère sans réalité propre et tout-puissant ».
Il est évident que cette notion est liée au mouvement, mais aussi à l’évolution. L’évolution qui nous fait admettre l’édification de cette montagne factice et impénétrable, mais qui n’est pas pour autant dénouée de charme et de caractère.

Révélée par sa matérialité propre, ce sommet imaginaire est déterminé par sa virtualité.
Il est question d’une réalité seconde, prise entre deux temps, dans une dimension à géométrie variable ; et prenant ainsi en considération un idéal topographique lié au sensoriel.

De plus, la notion de paysage formaté par la société industrielle induit notre reconnaissance de celui-ci et notre manière de l’appréhender. L’axiome de ce processus exalte l’enjeu des tensions entre les réalités matérielles et la reconsidération du milieu naturel.

Le caractère intrinsèque de la démarche ne doit pas être perçu comme une limite menant à déboucher sur la surface tangible d’un espace- temps qui nous est familier; mais plutôt être saisi comme la projection de formes quadridimensionnelles.
Autrement dit, la virtualité portée sur l’infra-mince mène au questionnement d’une temporalité nouvelle, et d’une représentation autre, à partir d’éléments acquis.


Audrey Guiraud
Audrey Martin, 2012.


* Thomas Mann, La Montagne Magique, 1924.


CE TRAVAIL PHOTOGRAPHIQUE EST RÉALISÉ EN COLLABORATION AVEC L'ARTISTE AUDREY MARTIN.